« Le peuple congolais doit reprendre confiance. L’œuvre entreprise par l’Udps a déjà porté des fruits, avec la réalisation de la première mission du parti qui était d’amener le Congo à une démocratie multipartiste. Il reste la deuxième mission, qui est de mettre sur les rails un Etat de droit soucieux du bien-être général. C’est par rapport à cette mission que l’Udps entend se présenter comme une alternative crédible, afin de permettre au peuple congolais non pas d’avoir le sourire mais d’avoir droit à de meilleures conditions de vie comme tout être humain sur cette planète. C’est pour cela que les Congolais doivent plus que jamais faire confiance au Président National qui a totalement récupéré sur le plan de la santé, ainsi qu’à l’Udps pour que s’accomplisse enfin la phase de la conquête du pouvoir ».
La semaine dernière, François Xavier Belchika Kalubye, premier vice-président du Comité Organisateur du 1er Congrès de l’Udps, réservait à ses collègues la primeur du rapport de la mission qu’une délégation de son parti, dirigée par lui-même, venait d’effectuer sur le continent européen. Avec quatre temps forts : la participation au Congrès du parti socio-démocrate allemand, SPD, la participation au Congrès de l’Internationale Socialiste, les contacts avec différents partis politiques européens, de l’Opposition comme ceux au pouvoir, enfin la série des rencontres avec le Président national de l’Udps à Bruxelles, dont la dernière, le 7 juillet, de 18Hoo à 23H30’.
Bientôt la date du Congrès
François-Xavier Belchika Kalubye s’est dit comblé, tant par l’incontestable succès de la mission européenne de la délégation de l’Udps, que par la qualité des échanges qu’il a eus avec Étienne Tshisekedi wa Mulumba après le rapport qu’il lui a fait sur la situation générale du pays, la santé du parti et les préparatifs du 1er Congrès. « J’ai été particulièrement comblé à l’issue de notre dernière rencontre le 7 juillet. Celle-ci a duré de 18Hoo à 23H30’, signe de l’intérêt manifesté par Étienne Tshisekedi qui a fait des observations pertinentes ainsi que des commentaires bien sentis sur chaque étape du rapport. Au fur et à mesure que nous échangions, je voyais son visage s’épanouir et ses yeux pétiller. Chacun pourra bientôt le vérifier ».
Le 1er vice-président du COC a balayé d’un revers de la main les soucis de ceux qui s’inquiétaient de la présence de deux délégations de l’Udps au Congrès de l’Internationale Socialiste à Athènes : « Il n’y a eu qu’une seule délégation, accréditée sur la base d’un dossier solide », a-t-il lâché. François-Xavier Belchika faisait visiblement allusion à la décision ayant mis en place le Comité organisateur du Congrès et qui a conféré à ce dernier les prérogatives d’exécutif du parti jusqu’à la tenue effective du Congrès. En définitive, a-t-il indiqué, sa délégation avait une double mission tout au long de son séjour sur le continent européen. La première : multiplier les contacts avec les partis les plus en vue sur l’échiquier européen pour leur transmettre le message de l’Udps et les inviter à accompagner le peuple congolais sur la voie de la conquête d’un véritable Etat de droit. La deuxième mission : faire rapport des préparatifs du Congrès au leader du parti et recevoir ses directives sur les étapes qui restent à franchir.
Signe à la fois de la détermination d’Étienne Tshisekedi et de l’irréversibilité de la marche qu’il a personnellement engagée vers la tenue du Congrès, Le Phare est en mesure de publier, ici même et en primeur, la décision signée par le Président National de l’Udps en date du 7 juillet, N°71/UDPS/PN/08 du 07 juillet 2008 portant modalités pratiques d’organisation et de fonctionnement du 1er Congrès de l’UDPS. En gros, Etienne Tshisekedi y fixe le format du Congrès, c’est-à-dire le nombre des participants attendus, les principes ainsi que les critères de participation. On apprend ainsi qu’il y aura 900 participants, auxquels s’ajouteront 100 personnalités congolaises et étrangères invitées aux assises. Quant aux principes de participation, trois ressortent principalement de la décision signée par Etienne Tshisekedi. Il s’agit de la représentativité des Fédérations, de la représentativité des organes du parti, ainsi que de la représentativité des forces vives, groupes de réflexion, de la jeunesse, de la femme, des notables et personnes vivant avec handicap. Pour ce qui est des critères de participation, la décision en énumère quatre : la détention de la carte de membre de l’Udps, la possession de la carte de soutien attestant le soutien au Congrès pour les membres des organes centraux, la participation régulière et effective aux activités du parti, enfin être en règle de cotisations statutaires.
Pour ceux qu’effleurait encore le moindre doute, cette décision, qui vient s’ajouter à celles qui l’ont précédée, confirme l’engagement et la détermination du leader de l’Udps, ainsi que le caractère irréversible des préparatifs, a déclaré Belchika. La date, assurent dans la foulée plusieurs sources dignes de foi proches de la fille aînée de l’Opposition congolaise, c’est au Président National qu’il reviendra de la fixer, incessamment explique-t-on, conformément aux textes qui confèrent cette prérogative au chef du parti pour ce qui concerne le premier congrès. Le Phare peut même insinuer, sur la base de certains recoupements, que cette date est déjà connue de quelques initiés, et qu’elle sera fonction à la fois de l’état d’avancement des préparatifs et de la volonté de donner à tous les participants, comme aux invités de marque, une marge de manœuvre suffisante pour harmoniser leur emploi de temps avec la tenue du Congrès de l’Udps.
Le message de l’Udps
Quant à la participation de l’Udps au Congrès du SPD allemand et à celui de l’Internationale Socialiste, tout comme à travers les contacts avec plusieurs partis politiques du vieux continent, au pouvoir comme ceux de l’Opposition, l’objectif était, selon Belchika Kalubye, de faire à l’intention de la Communauté internationale la lecture de la fille aînée de l’Opposition congolaise sur la situation politique actuelle du pays après les élections et, par rapport à celle-ci, se positionner comme la seule alternative réellement crédible susceptible d’œuvrer pour un véritable Etat de droit, la fin de la corruption et de l’impunité, ainsi que l’avènement de la bonne gouvernance. La lecture que fait l’Udps est que le peuple congolais ainsi que la communauté internationale ne se retrouvent aujourd’hui ni dans les promesses des candidats ni dans les engagements des élus en faveur de la sécurité, des droits de l’homme et d’un bon climat des affaires. Bien au contraire, le constat est celui d’une profonde fracture entre le peuple et les dirigeants, au point où aucun programme d’action ne peut réussir sans le soutien déterminé de la population. Voilà qui explique donc l’engagement de l’Udps à tenir, dans les semaines à venir, son premier
Congrès comme instance de refondation du parti d’abord, moment de remobilisation, par la suite, pour la conquête du pouvoir par la voie démocratique.
Reste que pour la fille aînée de l’Opposition congolaise, la conquête du pouvoir par la voie démocratique passe obligatoirement par l’organisation d’élections réellement inclusives, libres, transparentes et démocratiques. Une démarche qui exige le recensement de la population grâce à la formule du recensement administratif techniquement amélioré qui a besoin de moins de temps et de moyens financiers, l’actualisation du fichier électoral pour inclure tous les jeunes qui ont acquis leur majorité depuis les dernières élections, la mise en place d’une Commission Électorale Nationale Indépendante totalement différente, dans sa structure comme dans son fonctionnement, de la CEI, enfin une plus grande garantie pour la liberté d’expression, de mouvement et d’association.
Autant de conditions donc, pour l’Udps, susceptibles de favoriser l’émergence d’un pouvoir réellement démocratique et légitime, qui soit la garantie d’une coopération mutuellement profitable dans la durée. Une coopération qui n’aurait rien à voir avec les opérations de type spéculatif auxquelles nous assistons actuellement, lesquelles constituent, par leur forte contestabilité, des sources potentielles de tension dans l’avenir. Bref, voilà, insiste-t-on à l’Udps, pourquoi le soutien de la Communauté internationale est indispensable à cette étape, afin de corriger les défaillances du processus électoral de 2006, dans l’objectif d’assurer la paix, la démocratie et la stabilité politique sans lesquelles aucune coopération n’est possible dans la durée.
Sobre comme à son habitude, mais toujours aussi profond et puissant, Belchika s’est refusé à toute polémique, se contentant, à la fin de sa restitution, de lancer au nom d'Etienne Tshisekedi un appel au peuple congolais. « Notre pays ne mérite pas le sort qui est le sien actuellement. Alors qu’en 1958, sur la base de ses ressources, il était appelé à un avenir brillant, ce sont aujourd’hui d’autres pays qui ont accédé au statut de nations émergentes pendant que la RDC traîne son boulet en queue de liste. Si en 1960 notre pays ne comptait que trois universitaires, aujourd’hui il en compte des milliers mais son évolution va dans le sens inverse. Face à cette régression, il n’y a qu’une seule solution : nos cadres et nos intellectuels doivent désormais s’assumer et assumer leur mission.
Source:Le Phare indépendant Date:2008-07-14 17:01:53